Le métier d’un auxiliaire vétérinaire et son salaire est différent en fonction de la clinique dans laquelle il exerce. Pour autant, le manque de reconnaissance, le salaire bas et la surcharge de travail sont les points négatifs qui ressortent régulièrement dans les études réalisées à ce sujet. À la Nurserie, nous avons décidé d’interroger directement ASV et vétérinaires afin de comparer leur ressenti.
Le manque de reconnaissance de la part des clients
Le métier d’ASV demande une certaine connaissance dans le domaine animalier. Mais ces connaissances sont bien souvent sous-estimées par le client. En effet, il peut se montrer réfractaire à écouter les conseils que peuvent donner un ASV, qu’il considère comme un « secrétaire ». Les clients n’ont pas forcément conscience que les auxiliaires peuvent réaliser certaines tâches, comme la pose de cathéter ou de petits actes chirurgicaux. Certes, en cas de problèmes, c’est le vétérinaire qui est responsable, mais en définitive, l’auxiliaire vétérinaire n’est pas qu’un secrétaire. Bien heureusement, la majorité des ASV nous rapporte qu’elles ont généralement le soutien du vétérinaire lorsqu’elles ont affaire à un client particulièrement pénible.
La surcharge de travail de l'auxiliaire spécialisé vétérinaire pour un salaire insuffisant
De manière générale, il ressort que le vétérinaire a conscience de l’importance de l’ASV. Florence Desashy formatrice de la Nurserie nous fait part de son avis à ce sujet. Marie, en CDI depuis 31 ans, ajoute également qu’il est très handicapant de travailler avec des ASV qui ne sont pas suffisamment compétents.
Cependant, certains vétérinaires ont tendance à surcharger les ASV compétents, qui se retrouvent très rapidement au bord du burnout. Marie rapporte également que dans les grosses structures, beaucoup de départs d’ASV sont dus à la surcharge de travail. Travailler le week-end ou en soirée implique des difficultés à trouver un équilibre pour sa vie de famille.
Le salaire étant bas, il n’est pas possible de jouer sur cet argument pour motiver l’auxiliaire vétérinaire de rester. D’autant plus que l’employeur a pour obligation de rémunérer l’ASV en fonction du diplôme et non pas des missions réalisées. Tout salaire plus attractif va en définitif dépendre du bon vouloir de l’employeur.
Les limites du métier d’ASV
Comme vu précédemment, le salaire se justifie à la hauteur du diplôme et non pas à la charge de responsabilité. Certains sont très heureux d’avoir beaucoup de responsabilités parce qu’ils ont réussi à acquérir la confiance de l’employeur. Mais il arrive un moment où les actes pratiqués au quotidien ne sont pas au niveau du salaire, voire dépassent le cadre légal. Les ASV doivent avoir conscience des limites de leur métier. « Ce n’est pas parce qu’elles ont les capacités intellectuelles pour le faire, qu’elles sont autorisées à le faire » nous reprécise Marie. Actuellement il existe cinq échelons dans la convention collective du personnel non vétérinaire salarié des cabinets et des cliniques vétérinaires. L’idée d’un sixième échelon, ouvrant les auxiliaires vétérinaires à d’autres responsabilités serait appréciable pour de nombreux ASV, notamment pour développer leurs compétences en merchandising, en chirurgie, ou en management. Selon un sondage réalisé sur WK-VET.fr ce 6ème niveau pourrait apporter une vraie valeur ajoutée aux cliniques. En attendant, comme Noémie Bimoz il est tout à fait possible de se réorienter dans d’autres métiers annexes comme par exemple la mutuelle pour animaux.
La spécialisation pour l'épanouissement
Le métier d’un auxiliaire vétérinaire est un « métier passion ». Pour autant, chaque aspect du métier n’est pas nécessairement passionnant. C’est pourquoi Marie a préféré se spécialiser davantage en tant que responsable d’accueil. En effet, n’appréciant pas particulièrement d’assister à des actes chirurgicaux, elle ne s’épanouissait pas dans son métier jusqu’à ce qu’on lui offre la possibilité de rester à l’accueil. Cela a considérablement amélioré sa vision du travail. Travailler au bloc opératoire était stressant pour elle et le contact avec l’animal est différent puisqu’il est endormi.